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🧡 L’entrepreneuriat féminin incite davantage les femmes à mêler vie familiale et vie professionnelle contrairement aux hommes. Comment expliquer ces phénomènes ?
Selon l’étude de la BPI, « Comment les dirigeants et les dirigeantes des PME et EI concilient vies familiale et entrepreneuriale ? », les femmes chefs d’entreprise ont tendance à davantage mêler monde privé et monde professionnel.
En effet, seulement 69 % des dirigeantes souhaitent séparer vie privée et vie professionnelle (l’étude de Bpifrance, Le Lab « Chef.fe d’entreprise, chef.fe de famille »). C’est notamment le cas dans le cadre de prises de décision. Les femmes préfèrent ainsi davantage recevoir des avis extérieurs, contrairement aux hommes. En effet, 69 % des femmes consultent leur entourage familial dans le cadre de ces prises de décision, contre 55 % des hommes. Les hommes apparaissent donc plus enclins à prendre des décisions de leur propre chef. La consultation d’avis extérieurs permet a contrario aux femmes de raffermir leurs intuitions. Elles ne dépendent pas pour autant des avis de leurs conjoints.
Pour Anne Boring, directrice de la chaire de l’entrepreneuriat féminin à Sciences Po, une telle différence peut s’expliquer. C’est notamment « l’activité du conjoint qui va largement déterminer les discussions au sujet de l’entreprise, à l’intérieur du couple. » En effet, au sein d’un couple où la femme occupe la fonction de dirigeante d’entreprise, 88 % des conjoints ont un poste à temps plein. Dans le cadre inverse, quand l’homme occupe la fonction de dirigeant, seulement 56 % des femmes conjointes ont un poste à temps plein.
Cette différence peut également s’appliquer dans le cadre de l’appréhension de l’avis du conjoint. Pour 54 % des hommes dirigeants, leurs conjointes ont une bonne compréhension de leur profession. Elles seraient alors susceptibles de leur fournir des avis utiles. Tandis que les femmes chefs d’entreprises considèrent pour 69 % que leurs conjoints masculins leur sont utiles dans la prise de décision.
Il apparaît donc que la différence entre les hommes et les femmes dans le cadre de la porosité du monde familial et du monde professionnel, s’appréhende de cette manière. L’entrepreneuriat féminin a tendance à penser que l’insertion de leur conjoint dans le monde du travail leur offre une vision intelligente des choses. Tandis que les hommes ont moins tendance à accorder une telle confiance à leurs femmes, quand bien même celles-ci occuperaient un poste à temps plein.
Au-delà du simple conseil dans le cadre de prise de décisions, la porosité entre vie familiale et vie professionnelle peut aller jusqu’à la réalisation de tâches par le conjoint au sein de l’entreprise. Ainsi, la marge entre les femmes et les hommes dirigeants est encore plus accrue. Pour seulement 19 % des hommes dirigeants, ceux-ci délèguent des tâches non rémunérées à accomplir à leur conjointe. Tandis que dans l’entrepreneuriat féminin, celles-ci ont recours pour près d’un tiers d’entre elles aux services bénévoles de leurs maris. De même, environ 37 % des femmes dirigeantes emploient leur conjoint au sein de l’entreprise qu’elles dirigent.
La femme dirigeante semble donc davantage à l’aise à l’idée que son conjoint ait un rôle à jouer dans l’entreprise. Elle accepterait plus facilement la délégation de tâches que l’homme dirigeant ne le ferait avec sa conjointe. Cette délégation de responsabilités peut notamment aller jusqu’à la nomination à des postes de direction. 75 % des femmes confient de telles responsabilités à leur conjoint contre 54 % des dirigeants hommes. Ces derniers ont donc tendance à faire moins confiance à leur conjointe que les femmes entrepreneures.
Finalement, la porosité entre sphère familiale et sphère professionnelle ne s’étend pas au seul conjoint. La famille entière peut être amenée à jouer un rôle dans l’entreprise. En effet, les femmes entrepreneures sont une nouvelle fois plus enclines à étendre leurs réseaux. Elles vont ainsi davantage accepter de l’aide de leurs proches (72 %) que les hommes (59 %). Une telle disparité pourrait peut-être s’expliquer par l’accession au poste de dirigeante des femmes grâce à une succession familiale (37 % des femmes y accèdent ainsi contre 21 % des hommes).