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Un Cadre pour le Mouvement.

6/23/2014

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Benoit Debray

Un Cadre pour le Mouvement - Les techniques modernes de management créent de la valeur grâce à une amélioration continue des processus de production. Partager équitablement cette valeur à l’échelle de la société et avec les différentes parties prenantes (salariés, actionnaires, banques, états) alimente un moteur de croissance robuste et durable. Au cours des "trente glorieuses" , ce que certains ont appelés le "compromis Fordien" a fait converger les intérêts de suffisamment d’acteurs, pour rendre possible la reconstruction des économies européennes dévastées par la seconde guerre mondiale. Dans ce modèle, les salaires ne sont plus considérés seulement comme des couts mais aussi comme une capacité à consommer, ce qui entretient la croissance économique. Le vingtième siècle aura été, entre autres, le siècle du management et de l’amélioration continue des processus de production.

mouvement

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Pourtant au milieu des années 90 Gary Hamel écrivait : “Most Companies are over-managed and under-led !” (voir "Competing for the Future", Harvard Business School Press). Il s’inquiétait que les contrôles exercés sur les employés au nom du processus d’amélioration continue se fassent au détriment de l'aptitude des managers à incarner une vision du futur pour l’entreprise. En fait, Gary Hamel pressentait la fin du modèle économique basé sur "le compromis Fordien" et prédisait l'irruption d'une période de bouleversements affectant en profondeur les modes de production et les modes de consommation. Dans un tel environnement turbulent contrôler la trajectoire c'est bien, mais piloter en anticipant et en guidant, c'est beaucoup plus adapté ! Les différentes crises, ou « bulles spéculatives », qui apparaissent depuis la fin des « trente glorieuses » sont en ligne avec les analyses de Gary Hamel. Plutôt que de subir, l’entreprise doit apprendre à se nourrir de ces crises pour se renforcer et se distinguer de son environnement.

Je souhaite utiliser ce blog pour essayer, avec l’aide précieuse de vos commentaires, de saisir les grandes tendances qui émergent de la crise en cours. Ce que nous vivons pourrait se décrire comme le passage d'une période d’optimisation des processus de production, vu comme une amélioration continue de la performance industrielle, vers une optimisation des échanges entre les personnes, conçue comme une ouverture accrue vers le monde extérieur. Dans ce nouveau cadre, la création de valeur ne dépend plus seulement du temps de travail stricto sensu mais aussi du temps consacré à l’apprentissage, à la réflexion et aux relations sociales entre un grand nombre d’acteurs. Ce nouveau modèle ne peut fonctionner que si l'on tient compte de son aspect social : respect d'autrui et conviction que la parole de l'un vaut bien celle de l'autre.

Sur le plan de la stratégie d’entreprise, l’évolution en cours consiste à s’éloigner des environnements concurrentiels de type « volume », qui sont fondés sur les économies d’échelle et les effets d'expérience. On pénètre alors dans l’univers des environnements concurrentiels de type « spécialisé », où l’offre, unique donc bien différenciée, est créatrice d’une valeur durable pour chaque client. L'entreprise est elle capable de supporter ce changement ? En l'absence d'une vision claire de la direction à prendre, relâcher le contrôle sur une organisation pour développer la coopération spontanée peut aussi être une méthode infaillible pour la conduire vers le chaos.

Savoir où aller suppose dans bien des cas un préalable: la réduction de l’hétérogénéité des activités de l’entreprise en un ensemble plus homogène, compréhensible par tous, qui donnera à chacun un cadre solide sur lequel s'appuyer pour se mettre en mouvement. La suite au prochain numéro …

Un Cadre pour le Mouvement, Benoit Debray - Le Monde Après

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